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72h pour ma liberté

Ecrit le : 24 septembre 2020

72h pour arriver au Nicaragua, une mission qui me tient à cœur. Le compte à rebours a commencé : le lundi 7 septembre à 15h après qu’on m’ait douloureusement fouiné dans le nez. J’ai également appris que j’avais une cloison nasale très fine. Probablement, un des plus beaux compliments de ma journée.


« Tiens, nous sommes le 9 du 9 en 2020… peut-être que cette date va me porter chance ? »


Il est 6h du matin à la gare de Martigny. Dernier aurevoir à une copine qui est venue m’apporter mon précieux café et il est temps de monter dans le train avec ma maman en direction de Genève. Arrivée vers Aigle, surprise un de mes autres amis monte dans le train juste pour venir me dire aurevoir ! Tout cela sort du commun, et pourtant, je peine à réaliser que je pars réellement.



Arrivée à Genève, le temps de boire un café, d’emballer mes deux sacs à dos, de faire le check-in et de dire aurevoir à ma maman. Ça y’ait ! Je décolle direction Madrid pour un premier stop. Soudain, je me souviens avoir erré dans les couloirs de cet aéroport pour m’envoler en Bolivie en 2009. A la différence près que tous les magasins sont fermés et que je crève la dalle (oui… j’ai honteusement fait 45 minutes de queue pour un sandwich au jambon ibérique et j’ai couru pour le check-in). Enfin bref… pendant l’appel pour mon vol en direction du Costa Rica, je parle avec une dame d’une cinquantaine d’année qui a décidé d’aller visiter ce pays pour éventuellement s’y installer le reste de sa vie. Juste pour changer de ses habitudes… tiens, ça pourrait être moi dans une trentaine d’année ça…

Un vol sans difficulté. Une arrivée à l’aéroport toute en sécurité avec un protocole Pandémie bien rôdé… tellement rôdé que des sécuritas m’escortent pour faire valider mes papiers d’assurance. Le garde-frontière décide de me terroriser en m’assurant que je ne passerais pas la frontière pour le Costa Rica, c’est fermé ! Moi et mon esprit téméraire, on s’est dit qu’il nous cassait les boobs et qu’on irait quand même à Peñas Blancas.
















Via un ami de Suisse, une jeune costaricaine et ses deux compères m’accueillent vers 20h à l’aéroport et m’emmène manger un plat typique. Arrivée chez eux, je fais la connaissance de Tristan le chat méga classe ! Oui, j’ai dormi avec Tristan (Seul quelques initiés comprendront ma blague pourrie) ! Quelques heures de dodo et le réveil sonne à 4h30 pour prendre un bus direction Peñas Blancas, la frontière avec le Nicaragua.



La tension et la nervosité montent un peu plus à chaque passage des gardes-frontières pour vérifier les tests covid et nos passeports. Quelques personnes sont priées de descendre du bus.

6h plus tard, je passe la frontière du Costa Rica… il est midi et je me dirige à pied avec mes deux sacs sur le dos pour franchir LE kilomètre qui me sépare de la frontière Nica. Autant dire que je suis une piscine vivante compte tenu de la chaleur et des 25 kg de bagages…


Le poste de frontière… un carré bleu dans lequel un garde frontière est assis sur une chaise en bois, il pianote sur son téléphone pour entrer nos données et nous prient d’attendre. Nous sommes deux familles, une jeune étudiante qui rejoint sa famille au Honduras et moi-même. 13h… 14h… pas de nouvelles… ma copine du Honduras et une des familles peuvent passer… 14h50… toujours rien… à 15h, cela fera 72h que j’ai fait mon test… je commence à monter des théories du complot dans ma tête. 15h10, je peux enfin marcher jusqu’au poste de médecine et… encore passer par la migration ! Vide, avec une dizaine de personnes derrière leurs postes d’ordinateur… sur leur smartphone. 15h27… je suis libre !!!




En tout… 9 gardes-frontières ont vérifié mon test… sauf qu’aucun ne s’est rendu compte qu’il y’avait le décalage horaire de 8h et que j’ai finalement passer la frontière après 80h. « Dééélivréée libéréeee, en Suisse je ne reviendrais plus jamais… » Je blague ! Je vais encore marcher jusqu’à la sortie et rejoindre mon coordinateur local qui m’attend depuis midi.


Les paysages du Nicaragua défilent dans la voiture, et soudainement, j’ai la vague impression d’être arrivée pile au bon endroit au bon moment de ma vie.

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