Pour certaines personnes, partir signifie fuir et, pour d'autres, à se protéger. Pour moi, cela signifie vivre, c'est une bouffée d'air frais que je prend à chaque départ. La première fois que je suis partie vivre en Hollande, je cherchais probablement à découvrir ma culture d'origine. J'y ai surtout trouvé de l'affection et une "quiet little place" où me ressourcer. Après avoir pris suffisamment de forces, je me suis risquée à partir à la découverte de mon rêve d'enfant : Partir en Bolivie pour travailler dans un lieu de pauvreté avec des enfants et des adolescents.
A contre cœur, je suis rentrée en Suisse pour me former à la Haute Ecole de Travail Social de Sierre. Une fois diplômée, l'envie de repartir et d’acquérir de l'expérience trottait dans ma tête. En 2014, j'effectuais déjà mes premières formations à Isango pour devenir coopérante. Compte tenu de mon jeune âge et de mon manque d'expérience, on m'a proposé d'attendre deux ans. Peu de temps après, je fus engagée en tant qu'animatrice socioculturelle dans un projet pilote mené dans les communes de Vernayaz, Salvan, Trient et Finhaut. La possibilité d'œuvrer et de construire une structure en Suisse m'a séduite. Pourquoi partir à l'étranger quand je peux mettre mes compétences à disposition de mon propre pays? En parallèle de ce travail à 50%, je me suis inscrite au Master en Travail Social avec l'envie d'être outiller pour piloter et gérer une intervention sociale. Au terme de deux années pilotes, le projet pilote devint l'Action Socioculturelle - Vallée du Trient : une structure d'animation socioculturelle pour les jeunes de 10 à 25 ans des quatre communes. Dans ce contexte, j'observais, j'écoutais et j'accompagnais des projets socioculturelles auprès des jeunes. En 2017, plusieurs jeunes de Vernayaz me demandaient fréquemment quand nous pourrions repeindre le sous-voie de la gare. A ce moment-là, Patricia Carron a appelé le Centre de Loisirs et Culture de Martigny à la recherche d'un mur pour la venue d'un artiste-éducateur social du Nicaragua. Allez, c'est parti ! Après une semaine de peinture dans les cheveux, de rigolades et d'échanges, l'envie de repartir au Sud me titillait... A ce moment-là, ma situation économique, familiale et ce foutu Master m'empêchait d'envisager un départ.
Avril 2019... plus de Master, plus de problèmes familiaux, pas beaucoup d'argent (mais ça limite... on s'en fout)... Qu'est-ce que je vais faire de ma vie ? Allez, je tente... j'envois un mail à Eirene Suisse. Et la réponse fut rapide... ça tombe bien y'a un nouveau projet pour le Nicaragua en 2020. Parfait, ça me laisse le temps de préparer mon départ et de dire aurevoir aux jeunes de la Vallée du Trient.
Une année pour préparer mon départ : EASY! Convenir d'une date, se mettre à jour, faire quelques remplacements pour rembourser mes dettes et avoir un peu d'argent de côté et surtout, terminer les projets qui me tenaient à cœur avec les jeunes...
Bonjour Covid ! Et paf... je démissionne, je démissionne pas... je pars, je pars pas... je fais autre chose, mais quoi? Doutes et incertitudes au rendez-vous ! Et ces fameux projets qui me tenaient à coeur ne pourront pas être terminé avant mon départ. Sortir de sa zone de confort et lâcher prise sur mes volontés. Et... rentrer dans le floue de l'incertitude, le dompter, surfer sur sa vague et attendre... attendre sans savoir ce qui arrivera ou n'arrivera pas...
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